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Contrairement au THC, le CBD n'est pas une substance psychoactive et est généralement considéré comme légal en France. La consommation de produits à base de CBD soulève tout de même un certain nombre de questions dans le cadre des contrôles routiers : en quoi est-il différent du THC ? Quels sont ses effets ? Est-il détectable au test salivaire ?
Le cannabidiol, présent dans le chanvre (Cannabis sativa), fait partie d'un groupe de plus de 80 substances chimiques connues sous le nom de cannabinoïdes, qui interagissent avec le système endocannabinoïde du corps humain. Bien qu'il soit principalement utilisé pour ses effets relaxants et anxiolytiques, il est également étudié pour son potentiel à soulager des conditions telles que les douleurs chroniques, l'anxiété et stress, les troubles du sommeil et l'épilepsie, notamment certaines formes rares, comme le syndrome de Dravet.
Le système endocannabinoïde est un réseau complexe de récepteurs, de ligands et d'enzymes qui régule de nombreuses fonctions physiologiques dans le corps humain :
Le système endocannabinoïde assure le maintien de l'homéostasie, c'est-à-dire l'équilibre interne du corps. Il intervient dans plusieurs processus physiologiques, notamment la régulation de la douleur, la gestion de l'humeur et du stress, le contrôle de l'appétit et du métabolisme, ainsi que les fonctions immunitaires. Contrairement au THC, qui se lie principalement aux récepteurs CB1, affectant directement le système nerveux central, le CBD n'interagit pas directement avec ces récepteurs mais agit comme un modulateur. Cette action qui lui est propre lui permet d'augmenter la disponibilité des endocannabinoïdes produits naturellement par le corps, ce qui favorise des effets apaisants sans altérer les facultés cognitives.
Le THC est le principal composé psychoactif du cannabis, responsable des effets euphorisants et psychotropes. En se liant directement aux récepteurs CB1 dans le cerveau, il peut induire des sensations de plaisir, mais aussi provoquer des effets indésirables (anxiété, paranoïa). A contrario, le CBD ne provoque pas les mêmes effets et est généralement utilisé pour ses propriétés relaxantes et anxiolytiques : il agit en modulant l'activité des récepteurs sans s'y lier directement, ce qui contribue à son profil non addictif.
Dans de nombreux pays, le THC est classé comme stupéfiant et est soumis à des restrictions strictes en raison de ses effets psychoactifs. En revanche, le CBD est généralement légal, tant qu'il contient moins de 0,3 % de THC. En ce qui concerne leurs propriétés médicinales, le THC est souvent utilisé médicalement pour soulager la douleur, stimuler l'appétit chez les patients sous chimiothérapie et traiter certaines affections neurologiques. Le CBD, quant à lui, est reconnu pour ses effets anti-inflammatoires, analgésiques et anxiolytiques.
En se liant aux récepteurs cannabinoïdes, le CBD aide à diminuer l'inflammation due aux douleurs chroniques (arthrite, fibromyalgie) et agit sur le système nerveux pour moduler la réponse à la douleur (effet analgésique). Le cannabidiol possède également des propriétés myorelaxantes naturelles, c'est-à-dire qu'il aide à détendre les muscles en :
Le CBD pourrait donc aider les sportifs à gérer les douleurs musculaires et à améliorer leur récupération après l'exercice. En ce qui concerne l'anxiété, il faut savoir que le CBD influence les récepteurs de la sérotonine et pourrait donc traiter les troubles d'anxiété sociale et les crises d'angoisse.
Le cannabidiol, comme les autres cannabinoïdes non stupéfiants présents dans le cannabis, est autorisé par la loi en France, à condition que le taux de THC de la plante (et non du produit fini) dont il est extrait ne dépasse pas 0,3%. Cette réglementation vise à permettre l'utilisation du CBD et d'autres cannabinoïdes non stupéfiants tout en maintenant un contrôle strict sur la présence de THC.
La Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) a mis en place des contrôles renforcés qui ont pour objectif de vérifier la teneur en CBD des produits, s'assurer de l'absence de substances indésirables ou de contaminants et de contrôler la conformité des produits avec la réglementation. Du côté de la revente, les fabricants ainsi que les vendeurs doivent être en mesure de fournir toutes les informations relatives à leurs produits, notamment leur origine, leur composition exacte, leur teneur en CBD ainsi que les résultats des tests en laboratoire prouvant que le taux de THC ne dépasse pas la limite autorisée.
Des sanctions pénales peuvent être prononcées en cas d'infraction à la législation sur le CBD ; elles peuvent être similaires à celles prévues pour l'usage et le trafic de stupéfiants, étant donné que le Code pénal, le Code de la route et le Code de la santé publique classent encore la fleur de CBD dans la catégorie des stupéfiants. Pour rappel, il est interdit de :
Du côté des consommateurs, bien que le CBD soit légal, un contrôle positif au THC lors d'un test salivaire peut entraîner des investigations supplémentaires par les forces de l'ordre, ainsi que des sanctions judiciaires, d'où la nécessité de conserver ses justificatifs d'achat.
Les tests salivaires employés actuellement ne sont pas conçus pour identifier le CBD dans la salive des conducteurs, mais pour détecter la présence de produits stupéfiants dans l'organisme. En effet, le cannabidiol n'étant pas psychoactif, il ne présente pas de danger pour la conduite, hormis un possible effet relaxant. Les tests salivaires utilisés lors des contrôles routiers permettent de détecter :
Bien que le CBD ne soit pas détectable, la consommation régulière de produits en contenant peut occasionner des faux positifs lors des tests salivaires. En effet, même si le taux de THC reste inférieur à 0,3%, l'accumulation de traces dans l'organisme peut déclencher une réaction positive au test. Pour limiter les risques de faux positifs, privilégiez les produits CBD sans THC (isolats), vérifiez les certificats d'analyses des produits, hydratez-vous correctement pour faciliter l'élimination et espacez la consommation de CBD et la conduite.
Avec un test salivaire positif au THC, un conducteur encourt une peine d'emprisonnement de 3 ans, une amende pouvant atteindre 9000€ et un retrait de 6 points sur son permis de conduire. En cas de récidive dans un délai de 5 ans, le conducteur s'expose à une annulation de son permis, avec une interdiction de le repasser, généralement pendant 3 ans, tandis que pour les titulaires d'un permis probatoire, un test de dépistage positif entraîne l'invalidation automatique du permis. C'est pourquoi, il faut savoir réagir face à ce genre de situation délicate. En cas de test positif après avoir consommé du CBD, il est conseillé de demander rapidement une contre-expertise avec un prélèvement sanguin. Cette analyse plus précise permettra de déterminer les concentrations exactes de THC dans le sang, un test sanguin en laboratoire étant plus fiable qu'un test salivaire. Pensez à conserver vos justificatifs d'achat qui serviront de preuve de votre bonne foi en cas de contrôle positif. Les coordonnées du vendeur inscrites sur le justificatif permettront de le contacter si nécessaire pour qu'il atteste de la validité de l'achat, s'il en a gardé une trace.
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